Proverbe du jour: verrou cassé = Sam énervée!

Il y a des jours, franchement, où je me demande si quelqu'un ne m'en veut pas. Quelqu'un genre divinité. Parce que franchement, j'ai la poisse. Ce jour là, après les cours du matin, en était un bon exemple.
J'étais partie aux toilettes faire, bah... Vous avez pas besoin des détails, hein. Donc, j'étais partie là, Soledad m'avais abandonnée pour se précipiter au réfectoire, en affamée qu'elle était. J'avais faim, moi aussi. D'un geste rapide, je tirais la chasse, remis mon sac sur mon épaule et ouvrit le verrou. Qui me resta dans la main. Mais le loquet était toujours en place. Je sentis l'énervement monter et m'efforçais de respirer calmement. Il y avait forcément une solution. Il suffisait de réfléchir, calmement, et de...
-BORDEL MAIS TU VAS T'OUVRIR SALOPERIE DE PORTE OUAIS?????!!!!!!!!!
...tambouriner comme une enragée contre la porte. Elle allait fatalement finir par céder.

Les cours matinaux étaient enfin terminés, et je me baladais dans le couloir, n'ayant aucune envie de manger. J'avais entendu les élèves parler d'une bataille de nourriture, ce qui ne me réjouissait carrément pas.
-BORDEL MAIS TU VAS T'OUVRIR SALOPERIE DE PORTE OUAIS?????!!!!!!!!!
Mon coeur rata un battement, et je tournais des yeux ronds vers Bulle.
"C'est toi qui as parlé?"
Un vacarme assourdissant me vint des toilettes, où quelqu'un se déchaînait sur on ne sait quoi. Doucement, j'ouvre la porte, et vois celle d'une cabine vibrer sous les coups.
D'une voix timide, je dis assez fort pour qu'elle m'entende:
"Je peux t'ouvrir!"
Pour la première fois, ma magie allait me servir. Je m'adossais au mur, fermant les yeux, et projetai ma volonté vers le loquet, qui, sans résistance, céda.

J'entendis vaguement quelqu'un parler puis fut entrainé par mon élan quand la porte n'opposa tout à coup plus de résistance. La journée continua donc sur sa lancée, et moi aussi en dérapant pour me retrouver par terre, aux pieds de ma ... Sauveuse? Résignée à me couvrir de ridicule, je me remis debout, passant nerveusement une main dans mes cheveux ébouriffés et détaillant la fille qui me faisait face. Je les dépassait d'une bonne tête elle, et l'espèce de... Fantôme? -son kudan? Mais ils n'avais pas l'air agressif. Moi par contre je devais en avoir l'air. J'ai toujours l'air agressive, à ce qu'il parait. Agressive et fière, même après s'être lamentablement étalée en sortant de toilettes bloquées, c'est tout Sam.

-Bon, grognais-je pour rompre le silence gêné qui s'était installé, j'imagine que jdois te remercier?

A peine avais-je déverrouillé la porte qu'elle s'ouvrit à la volée, laissant apparaître une tête efféminée. La jeune fille était tombée à mes pieds, mais je n'eus pas le temps de lui tendre la main, car elle se releva furtivement, ébouriffant ses cheveux courts.
Elle était belle, en fait. Ses habits étaient déchiquetés de partout, mais cela lui donnait un air nonchalant.
-Bon, j'imagine que jdois te remercier?
Elle avait un ton amer, comme si elle me détestait déjà. Un 'Pourquoi?" rôdait dans mes pensées. Avais-je eu tort d'ouvrir cette porte?
"Non, pas obligatoirement." Soufflai-je, tandis que Bulle s'installait sur mon épaule.

Elle eut l'air un peu déstabilisée.
-Non, pas obligatoirement.
J'haussais les épaules. Maintenant que j'étais un peu calmée, je remarquais qu'elle semblait très jeune, comparée aux autres élèves, jeune, un peu distraite, un peu dans la lune. À ma grand surprise, je me rendis compte qu'elle m'étais sympathique. Laissant mon esprit se pencher sur cet élan de sociabilité inhabituel, je répondis:
-Un minimum quand même, tu m'as bien aidée. J'étais partie pour rester enfermée je sais pas combien de temps... Leurs portes sont plus résistantes qu'il n'y parait. Et sinon, tu t’appelle comment?

Je commençais à me demander si je pouvais partir, tout en subissant son regard critique.
Elle me détaillait, et j'essayais de deviner ce qu'elle pensait. Avais-je mauvaise haleine?

-Un minimum quand même, tu m'as bien aidée. J'étais partie pour rester enfermée je sais pas combien de temps... Leurs portes sont plus résistantes qu'il n'y parait.

J'hochai la tête. Oh que oui, elles étaient résistantes, après avoir été victimes de tant de violence, oui. Je me relâchai un peu, elle avait l'air moins colérique.

-Et sinon, tu t’appelle comment?
"Euh..." J'hésitai, étonnée. À quoi allait lui servir mon prénom? "Tetsu Fukai."
Bulle s'agita, rosissant. J'ajoutai: "Et lui c'est bulle, mon Kudan."

-Oh, jolis noms, fis-je pour essayer de les mettre à l'aise, ce qui ne me ressemblait pas du tout. Moi c'est Sam Claymore, ajoutais-je en savourant ce nom.
Que le monde attende un peu et il verra que je suis digne de le porter! Mais en attendant, il me fallait me montrer sociable, un minimum. Tetsu et son kudan avaient l'air déstabilisés, je me demandais brièvement si c'était à cause de moi. Question stupide, évidement que c'était ma faute, les gens n'étaient pas déstabilisés par des chiottes on ne peut plus normales. Comme le silence s'installait à nouveau, je me dirigeais vers les lavabos et me lavais les mains en enchaînant, curieuse comme je l'étais:

-Mais jme demandais, c'est quoi comme bestiole, ton Bulle?

Après tout, autant faire la conversation, si elle le voulait bien...

-Oh, jolis noms.
J'avais bien envie de protester. Bulle, c'était mignon, mais s'appeler Tetsu, ce n'était pas si enchantant.
-Moi c'est Sam Claymore.
Je sentis toute la tendresse de son être émaner dans ce dernier mot, et pour la première fois, je me mis à m'intéresser au passé de quelqu'un, le siens.
Elle se dirigea d'un pas assuré vers l'évier, pour se laver les mains.
-Mais jme demandais, c'est quoi comme bestiole, ton Bulle?
"Euuh..." fut ma réponse, tandis que je détournais une fois de plus les yeux. "En fait, je ne sais pas trop. Il ne ressemble à aucun animal... Alors j'ai pensé qu'il était l'essence de lui-même, sa version simplifiée... Puis cet après midi je pensais aller à la bibliothèque, vérifier, mais je n'ai pas trop d’espoir là dessus... Je dois avoir l'air d'une maîtresse indigne, hein?"

J'hésitai un peu, puis, j'affichai un sourire sincère tout en ajoutant:
"Mais... Bulle est Bulle, après tout."

Une maîtresse indigne? songeais-je en la regardant à nouveau, elle et son kudan. Non, pas vraiment, pas à mes yeux en tout cas. J'en avais vu, des maîtres indignes, là où j'avais vécu, et ils n'avaient pas du tout la même attitude. Et leurs kudans les craignaient, ce qui ne semblait pas vraiment être le cas de Bulle.
J'essuyais mes mains vite-fait sur mon pantalon troué puis re-passait la main dans mes cheveux, un tic dont je n'avais jamais réussi à me débarrasser. Tetsu avait baissé les yeux, l'air un peu gênée. Une question franchit mes lèvres avant que je n'aie le temps de chercher quelque chose pour la mettre à l'aise.

-Mais... T'as pensé à lui demander?

Bon, maintenant que c'était posé, j'attendais la réponse, mais j’espérais que le ton de ma voix n'avait pas été trop agressif, sinon elle risquait de penser que je pensait vraiment qu'elle était une maîtresse indigne...

Elle se tut, se perdant dans ses pensées, et je me mis à caresser soigneusement la tête de Bulle.
Enfin, après s'être débarrassée de quelques mèches rebelles de sa main, elle demanda:
-Mais... T'as pensé à lui demander?
Je me raidis. Elle posait vraiment les meilleures questions. Je me mis à rougir bêtement, et me grattai l'arrière de la tête.
"Je... Je suis désolée... Je suis incapable de faire de la télépathie..."
Elle avait touché un point faible. Normalement je ne suis pas faible. Je ne suis pas pleurnicharde ni colérique. Je ne suis pas tant timide non plus.
Mais à ce moment même, j'étais à deux phalanges de pleurer. Par bêtise, mais aussi par dégoût de sois. Comme j'aurais aimé parler à Bulle. Le silence ne dérangeait pas notre relation, mais à ne pas savoir ce qu'il voudrait me dire, "Je suis déplorable" pensais-je, serrant les poings pour me retenir. Sam devait bien se demander sur quelle sotte elle était tombée.

Alors comme ça il existait des gens qui ne pouvaient communiquer par la pensée avec leurs kudans? Je l'ignorais, mais l'idée même de ne pas pouvoir parler avec Soledad comme je le faisait me mettait mal à l'aise. Ça devait vraiment pas être pratique.
J'observais la jeune fille, qui semblait aux bords des larmes, les poings serrés. D'habitude, les gens qui pleurent je m'en contrefous, mais là il y avait quelque chose de touchant, peut-être parce que je comprenais en partie la raison de son état. Il y avait comme une étincelle de haine envers soi-même dans ses yeux, la même que celle que je voyais dans le miroir tous les matins quand j'observais mon reflet. Peut-être que je me faisait des idées, c'était même très probable, mais prise d'un élan de compassion, je lui ébouriffait gentillement les cheveux.

-Pourquoi tu t'excuse? Y'a pas de raisons, et c'est pas si grave que ça, jsuis sûre que vous arrivez à communiquer quand même. Et puis, ça ne regarde que vous de toute façon.

J'enlevais ma main de sa tête avant qu'elle ne s'énerve, et attendis sa réaction. Je n'étais pas douée pour parler sérieusement aux gens, ni pour les consoler...

Elle m'ébouriffa les cheveux, ce qui me sortit de mon nuage de pensées noires. D'une voix douce, elle psalmodia des paroles réconfortantes.
Je sursautai soudainement. Mais qu'est ce qui me prenait, bon sang?! Alors que je venais de la rencontrer, alors que je venais de sympathiser pour la première fois depuis mon arrivée, voilà que je me mettais à déprimer. J'eus envie de me frapper la tête contre le mur. Mais quoi de mieux pour paraître encore plus suspecte? Je secoue vivement la tête pour rassembler mes idées, et montre un immense sourire à Sam. Je ne savais pas quoi lui dire, alors, j'imprégnai ce mot de toute ma gratitude: "Merci!"
De m'avoir remonté le moral, entre autre, ajoutai-je pour moi-même. Bulle était resté sur mon épaule, impassible. Que pouvait-il bien penser?
Je fourrai ma main dans ma poche, et en ressortis un bonbon, que je tendis à mon interlocutrice.

Même sans être très sensible aux autres, je sentis que ce qu'elle me dit était plus qu'un bête merci de politesse. Ce qu'elle fit après me surprit encore plus.
Elle fouilla dans sa poche et en sortit un bonbon qu'elle me tendit, l'air innocente. Plusieurs pensées se mélangèrent dans ma tête: ce truc était-il empoisonné? voulait-elle me faire taire? Mais pour quel crime? C'était plutôt moi qui voulais la faire taire, à l'origine! Elle me le tendait à moi? C'était pour moi? Pourquoi? Au fond, je devais admettre que ça me touchait, même si je ne l'aurais avoué sous aucun prétexte. C'était la première fois, si on exceptait tout ce qu'avait fait Claymore, que quelqu'un se montrait... Généreux, envers moi, même s'il ne s'agissait que d'un bonbon. Mais ma méfiance naturelle refit surface à toute vitesse. Ça cachait quelque chose. Les gens n'offrent pas des sucreries comme ça, on n'offre rien sans demander quelque chose en échange. Tout ce que j'avais vécu appuyait cette règle.
Sauf Claymore. Mais elle était exceptionnelle.
Je passais machinalement ma main dans mes cheveux, et demandais à Tetsu, mal à l'aise:
-C'est... Pour moi? .... Pourquoi?

J'avais beau le lui tendre, elle ne fit pas un seul geste pour le prendre. Elle était figée, pétrifiée. Je commençai à stresser. Elle n'aimait pas les bonbons? Peinée, je redescendis le bras. Elle n'en voulait pas, c'était prévisible. Avant aussi, personne ne voulait de choses de ma part. Je ne sais pas pourquoi, je n'avais pourtant pas de mauvaises intentions.

Enfin, elle passa la main dans ses cheveux, puis questionna:
-C'est... Pour moi? .... Pourquoi?

Sa question me désarçonna. N'était-ce pas évident? Etait-ce une question piège? Désemparée, j'essayai de répondre:

'Je... euh... c'est au miel... Tu n'aimes pas? Enfin, je voulais juste te l'offrir, je comprendrai si tu n'en veux pas... Après tout c'est qu'un bonbon."

J'affichai un sourire microscopique. Je devais être rouge comme pas possible.

Testu bafouilla un peu, aussi embarrassée que moi, elle rougissait aussi beaucoup et je trouvais ça très mignon, en fait.

-Je... euh... c'est au miel... Tu n'aimes pas? Enfin, je voulais juste te l'offrir, je comprendrai si tu n'en veux pas... Après tout c'est qu'un bonbon.

Je me sentis tout à coup très bête d'avoir réagit comme je l'avais fait. Tetsu semblait adorable et absolument pas dangereuse ou méchante, je n'avais aucune raison de me montrer aussi méfiante envers elle. Ma main repoussa une fois de plus des mèches de cheveux vers l'arrière, sachant que c'était inutile puisqu'elles retombaient invariablement devant mon visage. Maintenant il allait falloir rattraper un peu ma gaffe.

-Hum, désolée, j'ai pas l'habitude c'est tout. Au miel alors? Je crois pas avoir déjà gouté des bonbons au miel... T'accepterais de me faire découvrir ça?

Elle repoussa une énième fois ses cheveux derrière la tête, et je me dis que cela devait être une manie. Finalement, elle était très efféminée, seule sa frimousse coléreuse m'avait évoqué un garçon, à la seconde où je l'ai vue.

-Hum, désolée, j'ai pas l'habitude c'est tout. Au miel alors? Je crois pas avoir déjà gouté des bonbons au miel... T'accepterais de me faire découvrir ça?

Rassurée, j'attrape sa main pour y mettre le bonbon, un immense sourire aux lèvres:
"Essaye! Je t'assure que c'est bon. Ca fond dans la bouche et ça fait des picotis!"

Je regrette de suite ma dernière phrase. J'avais certainement l'air d'une fillette trop enthousiaste.

Elle me fourra le bonbon dans la main en s'exclamant, un grand sourire aux lèvres:

-Essaye! Je t'assure que c'est bon. Ça fond dans la bouche et ça fait des picotis!

Je ne peux retenir un petit rire en la voyant aussi enthousiaste pour ce qui n'était après tout qu'un bonbon. En un sens, elle me faisait penser à une fille que j'avais prise sous mon aile à un certain moment, elle avait un peu la même candeur et la même fraicheur de vivre. J'ignorais si cette expression existais, mais elle décrivait bien l'impression que me faisaient les deux filles. Même si j’espérai que Tetsu ne finirais pas comme l'autre... Comment s'appellait-elle, déjà? Je ne m'en souvenais déjà plus... Mais je me promit de rechercher son nom, elle le méritait bien.
En attendant je revins au présent, chassant ces tristes souvenirs de mon esprit. C'était pas le moment de déprimer! Je sortis le bonbon de son emballage et le porta à ma bouche, un peu gênée bien que je ne sache pas exactement pourquoi. Peut-être à cause du regard plein d'espoir que portait Tetsu sur moi. J'avais pas vraiment l'habitude qu'on espère quelque chose de moi. Le bonbon fondit dans ma bouche, comme prévu, explosant soudain en différentes saveurs douces et sucrées.

-Un feu d'artifice... murmurais-je. Hem. Je voulais dire, repris-je d'une voix plus forte, que ça me fait penser à un feu d'artifice. C'est... surprenant. Mais carrément bon.

Elle déballa lentement le bonbon, me laissant crouler sur le suspense. Je portais sur elle un regard de merlan frit quand elle le pris en bouche. Verdict?
-Un feu d'artifice.... Je voulais dire, que ça me fait penser à un feu d'artifice. C'est... surprenant. Mais carrément bon.
Je sautille sur place, heureuse. Elle l'avait accepté, l'avait mangé, et l'avait aimé! C'était donc ce que l'on ressentait quand l'on offrait quelque chose à quelqu'un? Je me promis d'offrir encore plus que d'ordinaire, mais encore fallait-il que cela soit accepté. Bulle, sans crier gare, flotta vers Sam, jusque se poser soigneusement sur le haut de sa tête, et fermer les yeux.
"Euh..., hésitai-je, eh bien c'est sa façon de dire qu'il t’apprécie bien.... Et qu'il s'approprie ta tête, en quelque sorte."
Je priai pour qu'elle ne le prenne pas trop mal.

Tetsu avait l'air toute joyeuse et sautillait partout, je ne pu m'empêcher de sourire. C'était tellement mignon... Soudain, son kudan très étrange flotta vers moi pour se poser sur mes cheveux. Un frisson me parcourut l'échine, je n'aimais pas qu'on me touche ainsi, mais ma nouvelle connaissance intervint d'un air gêné avant que j'aie eu le temps de le virer de son perchoir improvisé:

-Euh... Eh bien c'est sa façon de dire qu'il t’apprécie bien.... Et qu'il s'approprie ta tête, en quelque sorte.
-Ah.

Je levais les yeux pour essayer de voir un peu mieux, mais c'était bien évidement impossible. Je devais avoir l'air sacrément maligne, comme ça, franchement.

-Bon, j’apprécie le geste, mais est-ce que tu pourrais lui faire comprendre qu'il serait sympas de descendre de mon crâne, maintenant? C'est que... Je triture une de mes bagues, pour changer un peu des cheveux, et ajoute, mal à l'aise: J'aime pas trop qu'on me touche, en fait.

-Ah.
Elle tirait une tronche lassée, ce qui m'arracha un sourire forcé. Pourvu qu'elle ne déteste pas Bulle, il n'était pas du genre à être impoli, et je ne comprenais même plus ses réactions. Sam finit par lâcher, l'air blasé:
-Bon, j’apprécie le geste, mais est-ce que tu pourrais lui faire comprendre qu'il serait sympas de descendre de mon crâne, maintenant? C'est que... J'aime pas trop qu'on me touche, en fait.
Je lance un murmure menaçant, un genre de "Buuuuuuulle...?" qui fit comprendre immédiatement à mon kudan que je ne plaisantais pas. S'il devait déranger quelqu'un, au moins ne le faire qu'avec moi, je n'allais pas lui en vouloir.
"Encore désolée... c'est un enfant...." Je réfléchis un moment avant d'ajouter: "Comme moi."
Je lâche un petit rire puis remarque: "Tu n'as pas faim? Parce que la cantine va bientôt fermer. Si je te retiens, n'hésite pas à foncer, hein. Même si il doit y avoir une bataille de nourriture en ce moment même..."
Je frémis en repensant à la dernière fois que j'avais assisté à une bataille de ce genre. J'étais rentrée chez moi couverte de ketshup, de confiture et de purée. Ma mère ne m'avait pas reconnue.